“Quand je ferme les yeux, j'entends un tambour qui résonne...
J'entends le chant du Graj soufflant du courage sur les dos voûtés des champs de canne.
J'entends, qui veille sur la nuit, la plainte mélodieuse et mélancolique du Kaladja.
J'entends les cris endiablés de la désinvolture et de la défiance masquée qui s'échappent et fêtent le Menndé.
J'entends le Woulé faire rouler et valser les mains sur les pavés.
J'entends des jupons exaltés tourbillonner sensuellement sur un rythme de Toumblak.
J'entends un rassemblement de femmes droites, bien que courbées, coupant la canne sur le déhanchement gracieux du Padjanbèl.
J'entends le Léwòz entrer dans la ronde, et le chant d'un esprit guerrier, réincarné, conter l'histoire de mes ancêtres.
Quand je ferme les yeux, j'entends quelque chose qui résonne en moi.
J'entends, dans ma poitrine, le rythme emballé d'un cœur amoureux, envoûté par le Gwoka.”